On s’est dit que notre histoire pourrait vous intéresser, alors on se lance, en espérant que cela vous inspire ! Un article en 2 parties, la deuxième étant consacrée aux préparatifs avant le départ.
Pour moi les rêves d’Australie ont commencé il y a 5 ans environ quand j’habitais à La Réunion. J’avais assez peu envie de rentrer à Paris après avoir passé un an à plonger/randonner/surfer et l’Australie semblait être une terre d’accueil plutôt séduisante : les conditions d’immigrations sont acceptables, on y trouve facilement du travail, il y a des millions de choses à faire… Bref, sans vraiment connaître, l’Australie était devenu mon plan B pour ne jamais remettre les pieds à Châtelet-les-Halles à l’heure de pointe.
Mais voilà, ça ne l’a pas fait. Je n’avais plus les moyens de m’y rendre en WHV (Working Holiday Visa, nécessite 5 000€ sur son compte courant et un billet Aller-retour) et encore moins avec un visa touristique qui m’aurait fermé les portes de n’importe quel boulot. Tous les employeurs que je contactais voulaient me rencontrer sur place et tous me prévenaient que je manquais d’expérience pour pouvoir espérer être sponsorisé.
Résignation. Retour à Paris. Quand on part de La Réunion à Noël, on perd 30° en 10h… Le choc est rude, surtout qu’il va maintenant falloir retrouver un job et fissa; ça va bien d’avoir eu la belle vie pendant un an ! En pleine crise économique je mettrai 6 mois à décrocher mon premier CDI. Du coup je me tiens à carreaux et plus question de s’expatrier. Ciao Sydney ;-(
Les années passent et je suis toujours à Paname. Après 1 an en collocation dans le 18e arrondissement, Laura et moi nous installons dans le 10e, rue de Paradis. Et tout roule : boulots stables, promotions, weekends à Fontainebleau, vendredi soirs dans les bars de Pigalle, Strasbourg Saint-Denis et sur le Quai de Jemmapes. Seulement, on n’en peut plus. Quoi, déjà ? Ben, oui, Paris y en a marre ! Nous ce que l’on veut c’est la mer, la montagne, le soleil et puis CHAN-GER. Voir du pays, faire comme nos parents expats en Afrique pendant 20 ans, ne rien regretter et ne plus subir une ville qui semble régresser à vue d’oeil.
Alors, cela fera un petit peu inventaire à la Prévert mais voici toutes les raisons pour lesquelles Paris et nous ce n’est plus possible :
- Les incivilités fréquentes qui sont rentrées dans la normalité des moeurs.
- Les voitures, les embouteillages et l’insécurité pour les piétons et les cyclistes.
- Les vols : 1 vélo, 2 roues, 1 selle, 1 porte-monnaie… OK ce n’est pas non plus Barcelone mais ce n’est pas encore Tokyo !
- La propreté ou plutôt le manque de propreté : notre quartier est particulièrement sale, très rarement nettoyé à tel point que des associations de citadins se sont créées pour tenter de régler le problème (ordures, rats, odeurs nauséabondes etc.). Voir aussi ce tumblr.
- Où sont les arbres ?!? Ah oui, il faut aller à Boulogne ou Vincennes pour faire un jogging.
- L‘impunité. Oui c’est un discours de vieux con mais au bout d’un moment tu aimerais bien que ta mairie/préfecture agisse pour mettre fin aux problèmes qui minent le bien-vivre ensemble, avec des mesures vraiment dissuasives. Ca éviterait peut-être que les parisiens continuent à jeter des ordures n’importe où, jonchent les trottoirs de mégots, se garent sur les pistes cyclables, pissent dans les entrées d’immeubles, klaxonnent à tout bout de champ etc.
- La pollution qui est catastrophique à Paris, aussi bien dans l’air (essaye de faire du vélo pour aller au boulot) que dans l’eau (tu t’es déjà baigné dans la Seine ?).
- Le temps. Ben ouai ça compte, et le premier semestre 2016 était particulièrement pourri. Pas étonnant que tes amis dépriment quand ils reviennent de vacances.
Petit retour en arrière il y a deux ans. Laura trouve un nouveau poste dans une entreprise américaine. Dès les entretiens, elle explique vouloir faire une partie de sa carrière à l’étranger. La petite graine est plantée et elle y fera régulièrement référence pendant les deux années suivantes. De mon côté, en décembre 2015, je dois me rendre à la raison : les conditions de travail sont déplorables et mon boulot m’intéresse autant que passer un mercredi après-midi à regarder France 2. La décision est prise, nous allons tout faire pour partir ! Où ? Pourquoi pas Sydney ? La ville ne manque pas d’atouts et puisque l’on voulait du changement on sera servis !
C’est reparti pour un inventaire des raisons qui nous ont poussés à choisir Sydney (devant San Francisco, Vancouver et Barcelone, les 3 autres villes finalistes) :
- Sydney est régulièrement classée parmi les 10 villes à la meilleure qualité de vie ( selon des critères de sécurité, d’éducation, d’hygiène, de soins de santé, de culture, d’environnement, de loisirs, de stabilité politique et économique et de transports publics notamment).
- Les australiens sont vraiment attachés au « work-life balance » : avant et après le boulot, ils prennent le temps de faire du sport et de sortir. Dans le privé en France, si tu sors avant 19h tu es sois un branleur sois un informaticien.
- C’est un pays anglais, or nous sommes tous les deux bilingues et apprécions à la fois le pragmatisme et le sens de l’entrepreneuriat anglo-saxon.
- 300 jours de soleil par an avec une minimale à 9°. Oui, le climat n’est pas parfait et oui, il faut particulièrement être vigilant au soleil (qui a dit couche d’ozone ?) mais quand même…
- Des salles d’escalades ! Bon, on peut très bien comprendre que cela ne soit pas un critère pour tout le monde, mais pour nous c’est important.
- La mer !!
- Les montagnes !!! Les Blue Mountains sont à 1h de voiture. Sinon il y a aussi les Grampians ou le Mont Arapiles. Et pour skier on aura qu’à aller en Nouvelle Zélande :-p
- Mad Max.
En février 2016, la nouvelle tombe. Laura a obtenu de son N+5 la promesse d’être mutée au bureau de Sydney. Un long effort de lobbying et la récompense d’une assiduité dans le travail qui a été remarquée. Joie. Je remets ma démission la même semaine.
3 mois de préavis plus tard (nous sommes donc en mai 2016), toujours pas de contrat australien, de visa, de billets et plus de travail (sauf pour Laura qui continue à tenir la barque) mais nous sommes certains de partir. Ne reste plus qu’à se préparer ! A suivre…